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(une) (pré)vision d'avenir de la profession d'iobsp

"L'avenir de Monsieur est devant lui : et il l'aura dans le dos dès qu'il fera demi-tour", ventilait le calembourdesque Pierre Dac à pleines salles de rires, dans les années lointaines.

Le terme de "vision" a toujours présenté une face pompeuse. Parfois, "les visions" frôlent la fragilité psychologique. Au mieux, la vision se présente comme la qualité supérieure d'un être supposé voir plus loin que le commun des piétons. Or, tout le monde voit. Les pièces sont là, avec leurs engrenages et leurs courses.

La vision relève surtout d'un simple exercice de projection.

Parmi les points de départ, figure la Loi sur le crédit à la consommation, de 2010.


1. Le triple effet de la Loi de 2010 sur le crédit à la consommation.

La Loi 2010-737 du 1er juillet 2010, puisque c'est son vrai nom et le point de départ de cette chronique, aura marqué bien davantage qu'une simple modernisation du droit du crédit à la consommation. Elle préfigure d'abord l'apparition juridique consistante de l'intermédiation bancaire, et donc de l'IOBSP, présent depuis les années soixante-dix, justement ; des concepts qui seront consacrés en 2010, pour entrer en application le 15 janvier 2013.

Ensuite, elle marque l'approfondissement des règles du droit du crédit à la consommation. Elaboré par touches successives depuis 1978, sur fond de surendettement galopant et chronique, signe de l'impuissance des pouvoirs publics à protéger les particuliers tout en ménageant le dynamisme économique de l'activité, il aura fallu l'impulsion législative européenne de la Directive sur le crédit à la consommation pour clarifier et préciser ce droit.

Enfin, l'arrivée d'un ensemble complet de règles du droit du crédit à la consommation marque l'impulsion d'une stratégie législative, qui aboutit en 2016 à créer un régime juridique spécifique des crédits pour l'ensemble des particuliers. Un mouvement notable. Celui-ci devient bien distinct des autres cadres de crédits, notamment aux entreprises, du coup, terriblement négligées.


2. Vers l'Intermédiaire bancaire universel.

L'IOBSP, qu'il soit Courtier ou Mandataire est né, comme les banques, d'ailleurs, d'une logique de spécialisation : Courtier... en crédits immobiliers ; Mandataire... en regroupement de crédits ; Intermédiaire... en crédits à la consommation.

Il chemine clairement vers un positionnement de distributeur universel.

Le fondement du succès de l'Intermédiaire bancaire ne réside pas dans le niveau des taux, encore moins dans leurs baisses (les taux bas récents ont montré à quel point les IOB apportaient un service actif aux emprunteurs, même dans ces phases baissières). Il tient à leur efficacité relationnelle, à leurs dynamisme commercial, clairement à leur sens du client.

Les banques ont délibérément stérilisé la relation avec les clients, au mépris, d'ailleurs, des qualités et des compétences qu'elles avaient développé dans leurs réseaux d'agences. Ces dernières sont désormais l'ultime chaînon d'une bureaucratie qui s'est plu à voir dans la banque une activité purement industrielle.

Internet et son incitation à la comparaison ont amplifié le mouvement.

Les clients attendent donc l'agence bancaire universelle. Celle où tous les produits bancaires et financiers se négocient, se comparent et s'achètent. Celle où les compétences d'IOBSP se cumulent avec les talents d'IAS et de CIF. Celle qui optimise la relation de consommation bancaire et financière.

L'avenir de l'IOBSP réside dans l'accumulation des compétences et des catalogues complémentaires, avec la puissance de la distribution indépendante. Un très bel enjeu.


3. La coexistence du petit et du grand IOBSP dans un même ensemble.

Dans ce tableau, la restructuration, dynamique, du secteur de l'intermédiation, laissera toute sa place à des réseaux "moyens", pour ne pas dire petits.

La qualité de la relation humaine est la dimension essentielle du commerce bancaire.

Pour l'avoir méprisé, les agences bancaires s'étiolent.

Les réseaux qui grandissent et qui s'étoffent seront exposés aux mêmes risques. Ils devront s'en prémunir.

Les réseaux de taille réduite, qui sauront conserver le sens relationnel, la qualité commerciale, mêler de bonnes pratiques de Conformité juridique avec leurs approches commerciales, auront leur place.

Les grands réseaux qui sombreront dans la bureaucratie et les petits qui ne passeront pas le cap de l'artisanat bancaire auront les plus grandes difficultés.

Les autres composeront de manière harmonieuse un secteur actif de la distribution bancaire et financière, où les clients auront des choix.
Ils seront des partenaires commerciaux actifs pour tous les producteurs bancaires, y compris ceux qui relèvent des entreprises appuyées par l'innovation technologique, les FinTechs.


4. L'efficacité bancaire passe par la protection des consommateurs

L'enjeu final reste finalement le même, évident : celui de l'efficacité bancaire.

L'efficacité bancaire est indépendante des stratégies législatives, de police bancaire ou des stratégies commerciales. Elle suppose une focalisation claire, ainsi qu'une bonne articulation entre méthodes de vente et intégration des principes juridiques, de plus en plus denses et subtils. Et, de surcroît, en mouvement perpétuel.

Le critère de succès est celui de la protection des consommateurs. Il suppose une approche originale, pour marier à la fois la défense des intérêts de l'IOBSP, qui souhaite commercialiser les produits et les contrats, et la défense des intérêts des clients. En même temps. Par le même professionnel.

Car fondamentalement l'IOBSP "est tenu au respect de règles [...] [qui] prévoient notamment les obligations à l'égard de leurs clients [...] et le respect de leurs intérêts" (article L. 519-4-1 du Code monétaire et financier).

Lorsque les IOBSP parviendront non seulement à faire reconnaître durablement leurs talents commerciaux, incontestés, leur sens de la relation avec les clients, palpables, mais également, leurs capacités à protéger les consommateurs, y compris contre les dérives des prêteurs et des fournisseurs de produits, alors leur place sera hautement précieuse.
Et peut-être, le système bancaire sera-t-il profondément renouvelé.


IOBSP, ne vous retournez pas ! Les années passées ont été fructueuses et sans doute prophétiques. La lourdeur des normes est un défi. La distribution indépendante est durablement installée et elle s'exprimera pleinement dans les années qui viennent. La protection des consommateurs, qui lui incombe désormais largement, sera la condition de la conquête durable de son indépendance, source d'efficacité bancaire.

Laurent Denis
Le 16 mai 2016
laurent.denis@endroit-avocat.fr


• (une) (pré)vision d'avenir de la profession d'iobsp actualité déposée le 16/05/16 par Laurent Denis, Avocat ()


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